Le congrès d’Alternative police CFDT, mardi 29 octobre 2024, a acté la succession entre Denis Jacob et Sylvain Durante, élu secrétaire général du syndicat, après avoir assuré l’intérim depuis mai dernier (lire sur AEF info). L’unique liste dont il était à la tête a en effet été adoptée par 109 voix sur les 126 électeurs inscrits et 116 participants.
Un nouveau bureau national élu
Sylvain Durante, 40 ans, va donc diriger le syndicat pour les quatre années à venir. Brigadier OPJ depuis septembre 2007 et brigadier-chef depuis août 2023, il a exercé à la brigade d’information et de renseignement de la DOPC de la préfecture de police de Paris. Représentant syndical depuis 2016, il est secrétaire national en charge de l’Île-de-France dès 2018 puis secrétaire général adjoint d’octobre 2020 à mai 2024.
À ses côtés, Guillaume Ruet, 44 ans, est élu secrétaire général adjoint. Anciennement secrétaire national en charge de l’Île-de-France, il a également officié à la DOPC. Les six autres membres du bureau national, pour la plupart réélus, sont Thomas Krutul, trésorier, Matthieu Galvagnon, Sébastien Péréa, Laurent Noulin, Hendrick Pinto et Yvon Guyonvarch.
"Ouvrir la porte" du ministère de l’Intérieur
Denis Jacob, fondateur d’Alternative police CFDT après son départ d’Alliance police en 2015, a pris la parole pour revenir sur son parcours et présenter le bilan de son mandat. "Lutter contre les magouilles sur les avancements et les mutations a été notre fer de lance dès 2015." Il revendique la paternité de la réforme du "cycle horaire en 12h08" (lire sur AEF info), de la réforme de la police nationale par la création de filières (lire sur AEF info), de la création de l’académie de police ou encore de la réforme de la procédure pénale, "revendication d’Alternative police depuis 2015". Denis Jacob se félicite également "d’avoir entériné le partenariat avec la MGP, avec Orpheopolis et plus récemment avec la fédération européenne des syndicats de police Eu.Pol".
Le policier, aujourd’hui retraité à 57 ans, se dit "particulièrement fier du développement du syndicat", et notamment de la création de "la filière PATS au sein d’Alternative police en 2018", des personnels qui représentent environ un quart des adhérents. "On porte un syndicalisme qui est différent, et qui doit poursuivre sa progression et son développement", ajoute-t-il. "Il faut aller chercher les collègues sur le terrain, et ne pas céder face au pressing, même si la concurrence syndicale ne fait aucun cadeau."
Le syndicat a aujourd’hui "une crédibilité et une assise", soutient encore son fondateur. "Nous avons même été reçus au Sénat et à l’Assemblée nationale. Il n’y a plus qu’une porte à ouvrir, celle du ministère de l’Intérieur." Pour cela, "l’enjeu, c’est 2026". "Vous devez absolument remporter une représentativité au sein du CTRPN", enjoint-il à l’équipe qui lui succède. "C’est ce siège qui nous manque pour ouvrir la porte du ministre [et] être associés aux négociations sur les sujets police."