Le Sénat vient d’adopter un projet de loi visant à renforcer la lutte contre le narcotrafic. Parmi ses principales mesures figurent la création d’un parquet national anticriminalité organisée, des dispositifs de lutte contre le blanchiment d’argent, la saisie des avoirs criminels, une simplification de la procédure pénale et de nouveaux outils pour les enquêteurs.
La lutte contre le narcotrafic est primordiale face aux règlements de compte récurrents et des victimes collatérales, à la démultiplication des réseaux de trafics et des points de deal vers les petites villes et la ruralité, ainsi qu’à la diversification de la vente notamment par son ubérisation « ubershit », il apparait que les mesures présentées dans le projet de loi rappellent fortement celles instaurées en 2002 avec la création des Groupes de Recherche Interministériels (GIR).
En comparant les deux dispositifs, il apparaît que cette nouvelle loi ne constitue pas une véritable avancée mais plutôt une reformulation de mécanismes déjà existants.
Un même objectif : combattre le crime organisé
Les GIR, mis en place en 2002, avaient pour vocation de lutter contre la délinquance financière et le crime organisé en favorisant la coopération entre divers services de l’État : police, gendarmerie, douanes, administration fiscale et services judiciaires. L’objectif était de s’attaquer aux ressources financières des organisations criminelles et de démanteler leurs circuits économiques.
Le projet de loi actuel s’inscrit dans une logique similaire, cherchant à renforcer la lutte contre le narcotrafic en s’attaquant aux flux financiers et à la logistique des trafiquants. Il réaffirme la nécessité d’une coordination entre plusieurs services, mais sans proposer d’approche fondamentalement nouvelle.