Pour nos agriculteurs, le risque pour leur équilibre économique est réel et permanent. Il porte principalement sur les producteurs de viande bovine, la filière sucrière, les céréales et le soja avec des coûts de production inférieurs à ceux de la France.
La question sanitaire et environnementale s’ajoute aux craintes des agriculteurs français puisque les membres du MERCOSUR produisent avec des normes moins strictes que celles en vigueur en Europe. Par exemple, l'utilisation de certains pesticides ou additifs alimentaires interdits en Europe créée un désavantage pour les agriculteurs français qui doivent respecter des normes coûteuses.
C’est le cas à propos de la production bovine où la traçabilité et le bien-être animal sont jugées en deçà des normes européennes (bœuf aux hormones). Elle soulève des préoccupations éthiques pour les consommateurs pendant que nos agriculteurs s'efforcent de maintenir des pratiques responsables.
Enfin, au-delà de la défense de l’intérêt direct des agriculteurs français, l’impact environnemental demeure un épineux problème au regard de la déforestation en Amazonie, dont l’objectif est l'expansion des terres agricoles pour produire toujours plus et accroître les exportations agricoles. Le transport longue distance qui contribue aux émissions de gaz à effet de serre est un élément supplémentaire qui s’ajoute dans le combat mené contre le marché commun du sud.
Ce constat conduit les agriculteurs français à redouter la pérennité de leur production, plus durable, et à craindre une perte de la souveraineté alimentaire de la France.
L'augmentation des importations agricoles pourrait menacer l'autosuffisance alimentaire de l'Europe qui fragiliserait le secteur agroalimentaire européen, notamment en période de crise mondiale.
La pression concurrentielle, les normes de production inégales et les impacts environnementaux sont autant de préoccupations qui doivent être pris en compte et traités avec responsabilité pour répondre aux attentes des agriculteurs.
Des mesures compensatoires et un encadrement strict des importations sont nécessaires. Afin d’anticiper tout envenimement de cet énième mouvement de contestation agricole, le dialogue entre les décideurs politiques, les organisations agricoles et les acteurs du commerce international pour trouver un équilibre acceptable pour toutes les parties est urgent et d’une absolue nécessité afin de mettre un terme à des années d’attentisme pour sauver notre filière paysanne.