Le Narcotrafic : un problème mondial complexe
Le narcotrafic ce n’est pas seulement la vente de la drogue sur notre territoire mais aussi la production, le transport et la distribution de substances à travers le monde. Il implique des organisations criminelles complexes qui tissent leur toile depuis des décennies impactant profondément la sécurité, l’économie et la santé publique dans de nombreux pays. Ce « commerce » est alimenté par la demande de drogues au niveau mondial et entraîne de graves conséquences sociales et économiques.
Le narcotrafic se caractérise par le point de départ des pays producteurs comme le Mexique, la Colombie ou l’Afghanistan qui cultivent des plantes tels que la coca, le pavot ou le cannabis, transformées en drogues de synthèse ou naturelles. A ce type de produits dangereux s’ajoutent ceux, chimiques, que sont les Méthamphétamines, le MDMA (ecstasy), le LSD, etc.
Leur transport transite par des pays où les contrôles sont limités, souvent avec des routes clandestines et des méthodes d'évasion sophistiquées comme l’utilisation de mini submersibles quasiment indétectables. Arrivées à destination, les drogues sont vendues au niveau national et local par le biais de réseaux de distribution organisés et structurés.
Toutes les analyses effectuées sur le phénomène du narcotrafic démontrent une augmentation de la violence, des conflits armés, la corruption des autorités et l’érosion de l’ordre public.
Une lutte internationale par des actions préventives et répressives
Il ne suffit pas de s’attaquer aux conséquences mais bien d’aborder les causes. Agir aux racines du mal est le point de départ. Les pays engagés dans la lutte contre la drogue doivent renforcer les mesures préventives et répressives de la coopération internationale pour empêcher l'extension du trafic de drogues.
Elles comprennent principalement l’éducation et la sensibilisation aux dégâts générés par les produits stupéfiants en engageant des campagnes d'information à destination du public, en particulier des jeunes, pour réduire la consommation. Les programmes scolaires sur les dangers des substances illicites peuvent jouer un rôle majeur.
De même, des alternatives socio-économiques pour les plus vulnérables à l’addiction ou à l’adhésion à des groupes criminels, par des programmes de réinsertion professionnelle ou de soutien aux familles, sont indispensables.
Cela consiste notamment à sortir du réseau criminel, les jeunes mineurs, déscolarisés et désocialisés, qui servent de petites mains aux trafiquants pour assurer des rôles de guetteurs ou de petits revendeurs de quartier.
De la prévention à la répression, une dualité nécessaire
Les mesures répressives doivent chercher à démanteler les réseaux criminels, intercepter les produits et punir les auteurs de crimes liés au trafic de drogues.
L’action des agences comme INTERPOL et ONUDC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime) doit être renforcée. Des accords binationaux entre pays doivent être déployés pour lutter contre les cartels.
La coopération mondiale doit conduire les pays exportateurs de drogue à lutter contre la corruption de certaines autorités locales et nationales. Agir contre la corruption pour limiter l'impunité des réseaux criminels est primordial à l’image des actions entreprises par la Colombie qui a conduit une véritable guerre armée contre les narcotrafiquants.
Le soutien des forces de l’ordre est donc essentiel tant en effectifs qu’en moyens matériels.
En France, la formation des policiers, des gendarmes, des douaniers et même des militaires à mieux identifier, intercepter et démanteler les réseaux de trafic, est d’une absolue nécessité. Elle doit débouchée sur la création de nouvelles unités militaro policières en capacité d’agir, y compris par les armes, à l’image du RAID, de la BRI ou du GIPN/GN.
La justice joue également un rôle majeur. L’adoption de lois plus strictes et une application plus rigoureuse et sévère des sanctions contre les trafiquants et les producteurs sont un moyen de dissuasion. Cela doit inclure des peines de prison longues, la saisie des biens et des avoirs criminels ainsi que de lourdes amendes.
La coopération internationale passe également par un renforcement des contrôles aux frontières pour une meilleure interception. L’utilisation des nouvelles technologies de surveillance avancées comme les drones, les scanners et les systèmes de détection automatisés démontrent déjà leur efficacité pour surveiller les frontières, les ports et les aéroports tout comme les patrouilles maritimes et aériennes dans les zones côtières ou les routes maritimes.
Les Etats doivent donc redoubler d’efforts pour mettre un véritable coup d’arrêt aux trafics dans les pays, réceptacles de la drogue.
Dans les pays d’origine, la destruction des plantations de coca, de pavot ou de cannabis, ainsi que des laboratoires clandestins de fabrication de drogues, reste un axe majeur de la lutte contre le narcotrafic.
Une problématique qui ne peut pas se résorber par le seul prisme national
Le narcotrafic est une problématique complexe qui nécessite une approche multidimensionnelle. La collaboration internationale et la coordination entre les différentes institutions sont essentielles pour lutter efficacement contre ce fléau. En fin de compte, une stratégie réussie repose sur l’équilibre entre ces approches et l’adaptation constante aux nouvelles dynamiques du trafic de drogue. Considérer que la seule action policière locale ou nationale peut régler le problème des réseaux criminels de la drogue est un combat perdu d’avance.