Rodéo urbain : trop de drames et de larmes

Le 02/09/2024 0

Une fillette de 7 ans, Kamilya, a été mortellement fauchée, jeudi 29 août 2024 sur l’avenue principale de Vallauris dans les Alpes Maritimes. Placée dans le coma artificiel, son décès a été annoncé par son père dimanche 1er septembre.

Le chauffard à moto, un jeune de 19 ans, circulait à très vive allure sur la roue arrière de son engin. Interpellé, il a été présenté à un juge des libertés et de la détention qui a décidé de le laisser libre sous contrôle judiciaire, malgré la demande de mise en détention provisoire par le parquet. 

Mis en examen pour blessures involontaires, certainement requalifié en homicide involontaire, il a l’obligation de se présenter au commissariat tous les quinze jours, l’interdiction de quitter le département et de paraître sur la commune de Vallauris. Il n’est pas connu des services de police et de justice. Les dépistages de consommation d’alcool et de stupéfiants se sont révélés négatifs.

Une vive émotion et une très grande colère

Ce nouveau drame relance le débat sur un fait de société récurrent contre lequel les pouvoirs publics n’apportent pas de réponse concrète.

Le père de Kamilya n’a pas manqué de faire part de sa très grande colère sur les réseaux sociaux. « Merci à la justice française » a-t-il écrit suite à la décision incompréhensible du juge des libertés et de la détention de laisser libre l’auteur du drame.

Il n’a pas manqué de fustiger également l’immobilisme de la commune pour endiguer les rodéos sur l’avenue alors qu’elle avait été alertée à plusieurs reprises.

Lundi 2 septembre, la famille de la petite Kamilya a donc annoncé qu’elle déposait plainte contre la collectivité locale de Vallauris.

Quelles solutions contre le fléau des rodéos ?

La pratique du rodéo urbain est un délit. Les peines prévues sont un an d'emprisonnement, 15000 euros d'amende, une annulation du permis et la confiscation du véhicule. En cas de victime, l’auteur d’un rodéo urbain encourt cinq ans de prison.  

Mais de telles sanctions apparaissent bien insuffisantes pour les familles des victimes. Le débat sur la création d’un homicide routier est une nouvelle fois posé comme la fermeté d’une sanction immédiate. Certes, des mesures coercitives ont été prises mais le maintien en détention provisoire ou le placement sous bracelet électronique à domicile aurait été plus acceptable.

Au-delà du traitement judiciaire d’une telle affaire, les pouvoirs publics ont la responsabilité d’anticiper tout nouvel accident mortel et de mettre un terme à la folie meurtière des rodéos urbains.

Le renforcement des moyens des services de police est nécessaire. Les secteurs, où les rodéos urbains sont commis, sont connus. Le déploiement de drones, l’utilisation de la vidéosurveillance, la dotation d’une nouvelle arme non létale de marquage chimique ADN ou de balise GPS, sont des possibilités existantes pour interpeller et identifier les auteurs, saisir et détruire les engins, souvent volés et non homologués pour la circulation routière, avant toute survenance d’un accident.

Les collectivités et l’Etat doivent aussi réfléchir aux dispositifs de voirie à leur disposition : coussin, plateau, ralentisseur, chicane, écluse double, refuge central au milieu des passages piétons.

Face aux drames et aux larmes, la nécessité d’une réponse collective est urgente.

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